Le voyant intérieur

Le voyant intérieur, Drastuh
L’habitant de la Citadelle, Purusha
L’âme, Atma

Le yoga et la tradition indienne nous invitent à voir l’être humain constitué de deux entités duelles et complémentaires :
Un aspect fini, limité, dans le temps et voué à être balloté par les émotions et les aléas de la vie
Un aspect illimité, vaste, non affecté par les intempéries terrestres et émotionnelles.

Il est aisé de se représenter, quelles que soient nos croyances et notre culture, que notre corps et notre mental s’inscrivent dans une finitude, liée à la condition même de l’être humain : mourir un jour. Nous sommes constitués d’une enveloppe dite matérielle, de chair et de sang dont les organes de perceptions envoient des signes qui se traduiront en émotions et en pensées. Impalpable et mystérieux, un autre aspect nous définit, notre essence pure, clairvoyante, et non perturbée par l’extérieur : notre Être intérieur.
Le Yoga s’intéresse et questionne la vie de l’être humain dans sa globalité, telle une science systémique, et il nous parle de ces deux aspects : la partie changeante et celle sans changement…

Selon le contexte, notre partie illimitée porte des noms sanskrits différents :
Drastuh, avec la racine DR signifiant Voir, sera le Voyant Intérieur. Ce qui en nous a la capacité de voir, avec clairvoyance, et qui est en une prise directe avec le monde dès lors que le mental est apaisé.
Purusha, l’Habitant de La Citadelle, serait notre conscience, tenue dans le corps matériel qui bien souvent l’entrave dans sa capacité à percevoir le monde, et à en donner une interprétation juste. En sanskrit, Purusa signifie le Mâle, la personne, l’Être divin ou principe vital.
Atmam est souvent traduit par âme, mais ce terme dans notre lexique occidental ouvre beaucoup de commentaires et d’interprétations. Ici, il est notre joyau fondamental, dans lequel se trouve préserver notre identité propre à travers les « transmigrations ».

Cette essence infinie n’a pas de prise directe avec l’environnement pour en capter les informations, elle a besoin d’une « lentille », qui est le mental. Si celui-ci est dans la confusion, animé de conceptions fausses, d’agitations désordonnées et affecté par nos expériences, la lentille se colore, elle prend de la buée. Alors, Drastuh perd le contact avec l’environnement et il lui est difficile d’envoyer les bons messages à notre être changeant. Il reste neutre, non affecté, mais son champ vibratoire ne nous est plus accessible.

Le Yoga, vaste discipline, invite à chaque respiration, et à chaque mouvement, à ralentir les fréquences brouillées du mental. Drastuh, le Voyant, bien établi à sa place et brillant de toute sa présence apporte discernement et vision juste. Purusa, Principe de Conscience, voie les expériences et les choses telles qu’elles sont. Atmam guide nos pas.